Le samedi 13 février, le Centre communautaire francophone de Sarnia (CCFS) invitait deux artistes aux profils différents mais on ne peut plus complémentaires : Henriette Gbou, danseuse, et Sadio Sissokho, musicien. C’est en ligne que ces dignes représentants des traditions africaines ont contribué à souligner le Mois de l’histoire des Noirs.
En effet, Henriette Gbou, originaire de la Côte d’Ivoire, est une danseuse professionnelle au parcours impressionnant : elle a notamment participé pendant plusieurs années à des tournées du Cirque du Soleil. Les danses issues des cultures de l’Afrique sont aujourd’hui au coeur de ses prestations scéniques et des ateliers qu’elle anime.
C’est d’ailleurs pour initier les francophones de Sarnia aux rudiments de la danse traditionnelle guinéenne qu’elle a répondu à l’invitation du CCFS.
« J’ai grandi dans un petit village où les parents allaient dans les champs pour aller chercher la nourriture, a raconté Mme Gbou. J’ai monté cette petite mise en scène pour démontrer comment, quand on est jeune en Afrique, on peut aider sa communauté. »
La vie quotidienne sur le continent noir est, comme ici, rythmée de célébrations, et c’est particulièrement le cas en milieu rural où les tâches en apparence les plus anodines inspirent les arts populaires.
C’est dans cette veine qu’Henriette Gbou a enseigné les pas et les mouvements d’une danse de réjouissance à l’occasion d’une bonne pêche, qui reproduisait de façon allégorique ou de manière littérale la gestuelle des pêcheurs et leur vie familiale.
Plusieurs des membres de l’assistance ont suivi Mme Gbou dans sa démonstration qui constituait, somme toute, une excellente séance de Zumba africaine!
La seconde moitié de l’activité a fait appel à Sadio Sissokho, joueur d’un instrument à cordes connu sous le nom de « kora ».
« C’est un instrument qui date du XIIIe siècle. C’étaient juste les griots qui avaient le droit d’en jouer », a expliqué M. Sissokho, lui-même issu d’une dynastie de griots, une caste formant, en Afrique de l’Ouest.
L’art de Sadio Sissokho est enraciné dans ses origines sénégalaises, ce qui ne l’empêche pas de séduire un public de tous les horizons. Avec les autres membres de la formation Okavango African Orchestra, un groupe de Toronto, il a d’ailleurs remporté un prix Juno en 2017 pour l’Album de musique du Monde de l’année.
L’artiste a donc enchaîné les chansons, aux thèmes souvent personnels, tout en s’accompagnant à la kora, dont le public a pu découvrir avec plaisir le son onirique.
C’est ainsi que le CCFS a contribué aux festivités qui, çà et là, marquent le Mois de l’histoire des Noirs.
PHOTO – Sadio Sissokho a joué de la kora pour les francophones de Sarnia-Lambton.