London partage une longue histoire avec les Forces armées canadiennes, et il va de soi que l’on y soit plus sensibilisé aux réalités propres aux vétérans. Le sort de ceux-ci n’est pas toujours enviable : blessures, stress post-traumatique, réajustement malaisé à la vie civile, etc. Certains, malheureusement, s’enfoncent dans leurs problèmes au point de tout perdre et se retrouvent à la rue.

Le lundi 16 février, la Ville de London rendait public les résultats préliminaires d’une initiative destinée à enrayer l’itinérance chez les vétérans. Les faits rapportés ne sont pas simplement bons, ils sont excellents, au point où London a réussi une première à l’échelle canadienne, soit de faire en sorte qu’aucun ancien militaire n’ait à vivre privé d’un toit.

En effet, Prêt pour zéro Canada est une campagne de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance (ACMFI). Le nom de cet organisme parle de lui-même en ce qui touche à ses objectifs, et parmi ceux-ci, s’assurer que les vétérans ne se retrouvent pas sans domicile fixe est particulièrement mis en évidence. Prêt pour zéro Canada est notamment consacré à l’atteinte de ce but et, parmi toutes les collectivités où des efforts ont été entrepris en ce sens, seule London peut se targuer, pour le moment, d’avoir atteint le zéro fonctionnel en termes d’itinérance chez les anciens combattant.

Par « zéro fonctionnel », il est entendu que l’itinérance dans cette municipalité est rare dans l’ensemble et brève lorsqu’elle se produit. Cela signifie aussi, dans le cas présent, que le nombre de vétérans se retrouvant à la rue est inférieur ou égal au nombre de vétérans auxquels une communauté peut offrir un hébergement en l’espace d’un mois. Il s’agit donc d’une variable prenant en compte les capacités d’intervention dont s’est dotée une ville.

« C’est le résultat direct d’une communauté compatissante qui se réunit pour réaliser quelque chose de vraiment remarquable. Un logement sûr et abordable est un droit pour tout le monde, en particulier pour les femmes et les hommes courageux qui ont si généreusement servi notre pays, a déclaré le maire de London Ed Holder, par voie de communiqué. J’espère que cette réalisation insufflera aux résidents de London un sentiment de fierté, ainsi qu’une détermination renouvelée de continuer à être un leader national dans la manière dont nous prenons soin et soutenons nos plus vulnérables. »

La Ville attribue ce succès à la dynamique efficace qui existe entre l’administration municipale et les divers partenaires communautaires et institutionnels qui s’investissent dans cette initiative. Ce réseau comprend la Légion royale du Canada, les Forces armées canadiennes, le ministère des Anciens combattants, le ministère de la Défense nationale, la police, le Lawson Health Research Institute, divers départements municipaux, plusieurs refuges pour sans-abris, etc., bref, un large éventail de spécialistes et d’intervenants bien au fait des problèmes vécus par les ex-militaires.

En ce qui touche à l’itinérance en générale, London enregistre aussi des progrès, quoique les turbulences économiques engendrées par la pandémie aient ralenti les efforts en ce sens. Cela dit, l’expérience acquise auprès des vétérans pourra s’avérer utile pour venir en aide aux autres sans-abris.