La ville de London a le désolant privilège de figurer parmi les trois villes ayant le plus haut taux de pauvreté en Ontario, devancée seulement par Windsor et Toronto. C’est ce que révèle le dernier recensement. Ce ne sont pas moins de 15,2 % de la population de London qui ont à composer avec un faible revenu. Pire : dans la région de London-Middlesex, 10 000 enfants vivent sous le seuil de la pauvreté.

Les juridictions les plus touchées sont les territoires. La situation du Nunavut est tragique : 36,7 % des ménages y ont des difficultés à bien s’alimenter. Cette proportion se chiffre cependant à 13,7 % pour les Territoires du Nord-Ouest et à 12,4 % pour le Yukon. London se trouve donc dans une position encore plus précaire que ces régions éloignées où l’emploi est rare et les problèmes sociaux importants… 

À l’échelle de l’Ontario, moins de 10 % des ménages vivent dans l’insécurité alimentaire, un concept défini comme l’impossibilité de se procurer la quantité ou la qualité de nourriture nécessaire par manque d’argent. Le groupe le plus touché par ce phénomène, ici comme ailleurs au pays, sont les familles monoparentales avec enfants mineurs : 22 % d’entre elles n’ont pas accès à une alimentation adéquate à leurs besoins. 

Cela fait des années qu’au Canada, 8 % des adultes et 5 % des enfants vivent dans l’insécurité alimentaire. Deux raisons majeures expliquent cette situation. D’abord, la difficulté de vivre convenablement en travaillant au salaire minimum. Ensuite, l’augmentation des prix des produits alimentaires au cours de la dernière année : 3,8 % dans l’ensemble dont 8,8 % pour les légumes alors que l’inflation se maintenait à 1 %.

La région du Sud-Ouest a récemment vécu une dépression économique dont elle commence à peine à se relever. Mais pour des milliers de gens, la reprise n’existe pas : en 2014, selon les données compilées par les banques alimentaires, 25 738 résidents de London ont recouru à leur aide. Voilà encore une statistique propre à susciter la réflexion.

Photo: London : une des villes ayant le plus haut taux de pauvreté dans la province.