La Ville de London s’est jointe aux efforts des gouvernements provincial et fédéral destinés aux petites et moyennes entreprises. Celles-ci sont gravement affectées par les mesures de confinement et de distanciation sociale imposées pour freiner la pandémie et les politiques concoctées d’urgence pour les aider ne sont pas de trop pour éviter une hécatombe économique.
Cela est d’autant plus vrai que les perspectives à long terme sont loin d’être encourageantes puisque les gouvernements d’ici et d’ailleurs commencent à admettre qu’il faudra plusieurs mois pour que la pandémie se résorbe. Le conseil municipal a donc décidé, lors de sa réunion du mardi 7 avril, de donner à plusieurs catégories d’entreprises durement affectées (tels les restaurateurs et l’industrie du taxi) une extension de trois mois pour renouveler leur permis d’exploitation.
Adoptée à l’unanimité, la semaine d’avant, par le comité des services communautaires et de protection, cette proposition avait néanmoins reçu un accueil prudent puisqu’elle impliquait de cibler certaines entreprises plutôt que le milieu économique dans son ensemble. Qui plus est, il était admis d’emblée que cette mesure aurait des retombées plutôt limitées, étant donné que l’obtention de ce permis ne coûte que quelques centaines de dollars et que les entreprises admissibles ne se font accorder qu’un délai et non pas un rabais ou un permis gratuit.
Toutefois, la classe politique municipale s’entend pour dire qu’il ne s’agit là que d’une mesure parmi d’autres et il n’est pas exclu que l’aide apportée prenne bientôt d’autres formes.
En fait, la Ville de London n’en était pas à sa première politique de secours économique.
Le mois dernier, le conseil municipal avait décidé de ne pas ajouter d’intérêts et de pénalités en avril et mai aux taxes foncières intérimaires dues pour le 31 mars qui ne seraient pas payées à temps. Même chose pour les factures d’eau et d’assainissement. Quant aux paiements sur les prêts contractés en fonction du Plan d’amélioration communautaire, ils seront différés sans intérêt pour au moins 60 jours.
Comparée aux moyens dont disposent les gouvernements fédéral et provincial, la marge de manœuvre des municipalités est étroite. La difficulté à prédire la durée de cette crise rend la mise en œuvre de solutions d’autant plus malaisée.
La réunion du conseil municipal, qui, distanciation sociale oblige, s’est tenue de façon partiellement virtuelle, a aussi été l’occasion de reconnaître le mérite des travailleurs qui sont en première ligne pour accomplir leur devoir. Le dénouement de cette situation mi-absurde, mi-tragique qui affecte tout le monde dépend en bonne partie de leurs compétences et de leur dévouement.
PHOTO: archives L’Action