Les membres de l’Alliance des producteurs francophones du Canada ont récolté dix mises en nominations lors de la dernière édition des prix Gémeaux. De ce nombre, seule Les Productions Slalom d’Ottawa a été récompensée dans la catégorie Meilleur premier rôle : jeunesse pour Anie Richer de la série Motel Monstre.
David Baeta, de la boîte de production torontoise Machine Gum, s’est déplacé à Montréal pour le gala, le dimanche 18 septembre. À défaut de repartir avec la statuette de la catégorie Meilleure production numérique (Site web et/ou application mobile) pour une émission ou série : variétés pour la deuxième saison de Ballade à Toronto, M. Baeta ne revient pas dans la Ville reine les mains vides.
« J’ai eu quatre ou cinq conversations au gala, où j’ai parlé du fait que Machine Gum est à Toronto, mais qu’on travaille en français. Pour nous, en milieu minoritaire, chaque lien que l’on fait compte », affirme M. Baeta.
Si l’incidence d’un prix se fait sentir immédiatement après le gala, celui d’une mise en nomination compte des avantages à long terme. « Être finaliste aux Gémeaux ça rentre en ligne de compte quand on prépare des demandes de subvention », précise-t-il.
Pour Machine Gum, ce clin d’œil de l’industrie revêt un cachet particulier : la série Ballade à Toronto met en vedette la francophonie hors Québec.
« Dans les projets numériques de notre diffuseur, Unis, il n’y a pas beaucoup de gens qui ont été finalistes. Pour eux, voir un projet finaliste, c’est très bien vu parce que c’est un gage de qualité. »
Au fil des ans, Cécile Chevrier, propriétaire de Phare-Est Média à Moncton, affirme avoir reçu près de 20 mises en candidature aux prix Gémeaux. « C’est un accomplissement, parce qu’être finaliste survient après un vote des pairs. Ça devient une carte de visite », mentionne-t-elle.
Cette année, Phare-Est Média a récolté une imposante liste de mises en nomination, dont Meilleure émission ou série documentaire : biographie ou portrait pour le film Guilda — Elle est bien dans ma peau de Julien Cadieux en plus de récolter trois mises en candidature pour la série Le Clan, dont celle de la meilleure distribution artistique : fiction.
Selon Mme Chevrier, ce n’est toutefois pas demain la veille qu’un acteur hors Québec d’une production hors Québec sera lauréat d’un prix Gémeaux. Après le vote initial d’un jury composé de pairs, c’est au tour des membres votants en télévision et médias numériques de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision d’avoir leur mot à dire, pour 30 % du résultat final.
Pour Phare-Est Média, les Gémeaux représentent un investissement dans le talent régional.
« Ça coûte de l’argent mettre une production en nomination, donc c’est une marque de confiance que je donne à Julien Cadieux [réalisateur de Guilda — Elle est bien sa ma peau], parce que ça le rend plus intéressant pour d’autres projets. »
Jean-Étienne Sheehy