Photo : François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario
Le commissaire aux services en français de l’Ontario recommande à la ministre de l’Éducation d’octroyer des moyens additionnels aux conseils scolaires de langue française de la province et de procéder à des changements réglementaires, dans le but de faire face aux défis de croissance et de rétention des effectifs de ces conseils scolaires sur le territoire métropolitain. Cette requête fait partie des recommandations formulées dans un nouveau rapport de suivi intitulé Quand le plus élémentaire devient secondaire : des devoirs à compléter.
Cette étude découle d’une enquête menée en juin 2011 qui démontre encore aujourd’hui que le nombre d’écoles de langue française à Toronto est proportionnellement insuffisant par rapport au nombre de francophones. Depuis 2012, le Ministère a investi dans la construction de nouvelles écoles et l’acquisition d’immobilisations. Cependant, ces investissements ont principalement été affectés au niveau élémentaire malgré le manque d’accès au niveau secondaire, particulièrement dans l’est de la Ville
reine.
Le rapport met également en évidence la question de l’équivalence réelle de l’expérience éducative qui, d’ailleurs, est très bien illustrée dans l’arrêt Rose-des-Vents. En effet, la décision de la Cour suprême du Canada a permis de démontrer clairement l’obligation pour les gouvernements et les conseils scolaires de respecter le droit de leur minorité de langue officielle en permettant à la communauté francophone d’avoir accès à une expérience éducative d’équivalence réelle à celle de la majorité sur les plans de l’instruction, des résultats scolaires des élèves, des activités parascolaires et du temps de déplacement des élèves de la maison à l’école.
« Cinq ans après la publication de mon premier rapport, la situation reste malheureusement à peu près inchangée pour les parents qui veulent envoyer leurs enfants dans une école secondaire de langue française qui se trouve à distance raisonnable, déclare le commissaire François Boileau. Les conseils scolaires de langue française ont de la difficulté à retenir les jeunes entre la 8e et la 9e année : un grand nombre d’entre eux se dirigent vers les écoles anglophones puisque l’expérience éducative n’est tout simplement pas équivalente à celle offerte à la majorité. Cela nuit considérablement à la pérennité de la communauté francophone de l’Ontario, plus spécifiquement dans la région de Toronto. »