L’année dernière, le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent prenait la relève de l’ACFO London-Sarnia en ce qui touche aux services des travailleurs en établissement dans les écoles (TÉÉ). Il ne s’agissait cependant là que d’une mesure temporaire destinée à prendre fin le 31 mars 2017, à la suite de quoi le Centre communautaire régional de London (CCRL) deviendrait responsable des TÉÉ.
Cette bonification de ses programmes s’inscrivait, pour le CCRL, dans le cadre d’une vision plus large : faire de l’organisme un point de ralliement pour tous les francophones de London, incluant ceux issus de l’immigration. Il est souvent difficile de mettre ces derniers en contact avec les services, activités et programmes offerts en français et le CCRL a récemment consacré de grands efforts pour remédier à la situation. Qui plus est, l’organisme voudrait inciter les diverses communautés constituant la francophonie locale (Burundais, Congolais, Maghrébins, Canadiens français, etc.) à se côtoyer davantage.
Pour se faire, un poste de gestionnaire des services aux immigrants a été créé. Alain Kazadi en a été nommé le premier titulaire et est entré en fonction le 1er avril. M. Kazadi était jusque-là l’un des trois TÉÉ qui donnait des ateliers dans les écoles de la région.
D’ailleurs, l’une de ses responsabilités sera de superviser l’équipe des TÉÉ dont il connaît bien les tâches. De manière générale, l’aide à l’établissement des immigrants et même à ceux qui viennent d’une autre province constituera l’un des champs d’action les plus importants du nouveau gestionnaire. Il s’agira de soutenir ces gens dans leur recherche d’une résidence, leur indiquer où s’adresser pour obtenir tel ou tel service ou de la formation, etc., bref, « leur donner des racines dans la place où ils viennent d’arriver » comme le résume Alain Kazadi.
La même chose pourrait être dite du volet de la connexion communautaire dont les récentes activités sportives et culinaires sont emblématiques. Celles-ci s’inscrivent dans la vision à long terme développée par le directeur général du CCRL, Jean-Pierre Cantin, de faire de l’organisme un carrefour interculturel. « La politique générale, c’est d’amener les communautés francophones à se retrouver et à s’épanouir dans la langue française », rappelle M. Kazadi qui travaillera en collaboration avec son collègue Ibra Seck pour continuer à mettre sur pied des activités qui transcendent et rassemblent les cultures.
Alain Kazadi a immigré au Canada il y a 17 ans. Il a travaillé à Hamilton dans les services communautaires à la jeunesse. Avant de devenir travailleur en établissement dans les écoles, il a également travaillé dans une banque et comme conducteur d’autobus. Il s’est impliqué pour diverses causes et a fait du bénévolat ça et là. Ce dont il a été témoin et ses propres expériences de nouvel arrivant lui ont démontré qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour orienter les immigrants francophones vers les services offerts dans leur langue. C’est là un des problèmes auxquels M. Kazadi voudrait remédier dans le cadre de ses nouvelles fonctions.

photo : Alain Cazadi (au centre).