Ils sont nombreux les Ontariens qui se souviendront du présent hiver comme un des plus bizarres qu’ils aient vécu. Après les températures sibériennes de la fin décembre et du début de janvier, la météo a joué au yo-yo avec d’impressionnants écarts jusqu’à la mi-février. Depuis, la chaleur semble vouloir s’installer prématurément, entraînant avec elle des inondations dont le sud de la province se serait bien passé.

Port Bruce assiégé par les eaux, Brantford évacué par 5000 résidents fuyant les remous de la rivière Grand et London composant tant bien que mal avec les débordements de la Thames : tel est le portrait des derniers jours et la fonte des neiges n’est pas finie. Dans le cas de London, il est tombé en deux jours autant de pluie qu’en un mois, un problème aggravé par une température exceptionnellement douce. En quelques heures, la Thames a pris des proportions jamais vues depuis les années 1970.

Certains parcs ont disparu sous les eaux alors qu’ont dû être fermées à la circulation des portions de plusieurs rues, et pas des moindres : Wonderland, Windermere, Hamilton, etc. Le chaos à l’heure de pointe n’était cependant rien comparé à la mauvaise surprise de centaines de résidents qui ont vu leur terrain et, pire, leur sous-sol être inondés.

Le lendemain, les eaux avaient reculé de façon significative mais les traces du sinistre étaient encore visibles partout avec la présence d’immenses et profondes flaques dans les moindres dénivellations. La température ayant descendu, la glace commençait à se former, piégeant au grand dam de leurs propriétaires des voitures ayant le malheur d’être garées au mauvais endroit. La campagne entourant London n’a pas non plus été épargnée : les petits affluents de la rivière étaient aussi sortis de leur lit, engloutissant au mieux les bosquets, au pire les terrains résidentiels.

De longues journées de nettoyage attendent plusieurs résidents de la région et bon nombre d’employés de la Ville de London. Ne reste plus qu’à espérer que les prochaines semaines ne réservent pas de mauvaises surprises.

 

PHOTO : Même après avoir baissée d’au moins 60 centimètres, la rivière Thames retenait toujours prisonnière le parc Gibbons jeudi matin.