William Tran – London
Du 7 au 10 mars, au McManus Studio Theatre, la troupe L’On Donne de l’Université Western présentera la pièce Arlequin poli par l’amour, une oeuvre de Pierre de Marivaux. La mise en scène est de Servanne Woodward, professeure de littérature, et Valentine Lovero, lectrice de français.
Arlequin poli par l’amour est un conte de fée badin. Le personnage éponyme est un farceur puéril qui a une piètre capacité de concentration et de mauvaises manières. Mais tout change lorsque l’amour le touche. L’heureuse élue est Sylvia (Aleksandra Gieralt), une bergère, et cet amour transforme Arlequin (William Tran) en homme courtois.
Mais leur bonheur rencontre des obstacles. D’abord, une fée puissante (Fanny Leveau) est tombée amoureuse de la belle figure d’Arlequin. Elle s’interpose entre les deux amoureux et elle essayera de prendre Arlequin comme mari au grand dam de sa dame d’honneur, Triveline (Servanne Woodward), qui la voudrait fidèle à Merlin, le grand enchanteur.
Sylvia, elle, fait l’objet d’un amour non réciproque: un berger (Thibault Boixière) tente de gagner l’affection de la belle bergère. De plus, la cousine de Sylvia (Yichi Zhang) s’oppose à sa relation avec Arlequin. L’amour réussira-t-il à triompher?
D’autres personnages se trouvent impliqués dans ce triangle d’amour épineux. Ainsi, le maître à danser (David Heap) doit essayer de donner un cours à un Arlequin réticent. De leur côté, une chanteuse (Jessica Novial) et une danseuse des lutins (Katerina Skalkos) se produisent devant Arlequin et la Fée dans un spectacle comique : en effet, il s’agit d’un spectacle dans un spectacle!
En outre, Sarita DeLaurentiis et Paul Venesoen s’occupent de la musique et Loredana Onesan, du décor.
La troupe accueille des acteurs des quatre coins du monde: la France, le Canada et la Chine sont représentés. Pendant les répétitions, les acteurs profitent des échanges culturels : durant les pauses, ils s’informent du mode de vie et de la culture d’autrui. Ainsi, un esprit de corps se développe chez eux et cette alchimie se voit aisément dans la pièce.
Servanne Woodward voit dans Arlequin poli par l’amour un conte à la fois libertin et libérateur. La Fée cède à son désir pour un beau jeune homme. De plus, Mme Woodward avoue que la préparation n’est pas sans heurt. La troupe a rencontré des problèmes concernant le décor et les costumes… Comme il est difficile de faire revivre le XVIIIe siècle avec du matériel du XXIe! C’est également un défi de représenter l’invisibilité et de donner du charme à des personnages abusifs ou malotrus.
Servanne Woodward rappelle aux spectateurs que Marivaux soulève des questions sociopolitiques dans ses comédies. Dans Arlequin poli par l’amour, Marivaux véhicule le message que l’on a le droit de déterminer son propre destin. À l’époque, c’était une idée nouvelle dans un monde qui insistait sur le conformisme et le contrat social. Par exemple, le mariage d’antan n’était pas une affaire d’amour mais un contrat économique assurant la survie des familles. Mme Woodward espère que le public revisitera les « leçons » de la pièce.
Venez en grand nombre! Vous pouvez acheter des billets au Département de français de l’Université Western ou au McManus Studio Theatre : 10 $ pour les aînés et les étudiants et 20 $ pour le public en général.