Dans une grande ville comme London, la communauté de langue française peine parfois à trouver les ressources qui lui sont destinées. Il existe bien sûr quelques organismes de renom vers lesquels les francophones se tournent pour se faire conseiller et parfois rediriger vers d’autres fournisseurs de services, mais il n’y a guère de système bien défini pour s’assurer que chacun trouve ce qu’il lui faut. Cela est d’autant plus vrai dans le domaine de la santé et le Centre communautaire régional de London (CCRL) a pris l’initiative de remédier à ce problème en créant un Carrefour francophone de santé communautaire.
Ce n’est cependant pas seul mais avec plusieurs partenaires que le CCRL mettra sur pied ce projet. C’est d’ailleurs au cours d’une réunion d’un comité du Réseau local d’intégration des services de santé, à laquelle participait Jean-Pierre Cantin, directeur général du CCRL, que l’idée a émergé. Le constat avait été fait que plusieurs programmes, en santé mentale notamment, étaient offerts en français mais que, peu connus, ils demeuraient sous-utilisés.
Un projet pilote a donc été élaboré pour lequel le CCRL fournira gratuitement un de ses locaux. Les autres partenaires contribueront avec la participation de leurs intervenants. Les organismes impliqués dans le projet sont, outre le CCRL et le RLISS, l’Entité 1, le Réseau-femmes, le London InterCommunity Health Centre, les Addiction Services of Thames Valley et les Vanier Children’s Services.
Le concept du projet pilote est aussi simple qu’efficace. Chaque semaine, les intervenants des différents partenaires occuperont à tour de rôle le local offert par le CCRL où ils pourront recevoir les francophones ayant besoin de leurs services. Il est à noter que, bien que certaines agences impliquées soient, comme leur nom l’indique, surtout anglophones, des membres de leur personnel parlent français et ce sont eux qui rencontreront les bénéficiaires de services. Le Carrefour de santé servira également à renseigner les visiteurs sur l’ensemble des programmes en français offerts à London et à les y aiguiller au besoin. Qui plus est, des cliniques de vaccination contre la grippe et le zona devraient aussi y être offertes.
Un calendrier sera établi sous peu pour déterminer les jours où les intervenants de chaque discipline seront disponibles. Il ne sera pas nécessaire de prendre rendez-vous pour les rencontrer, quoique si la demande est forte, un système à cet effet pourrait devoir être mis en place.
C’est en février que le Carrefour de santé communautaire ouvrira ses portes sans tambour ni trompette, l’inauguration officielle étant prévue pour mars. La population francophone sera alors invitée à rencontrer les partenaires du projet en toute convivialité. Les organismes contribuant au Carrefour assureront ensuite la promotion de leurs services au sein de leurs réseaux respectifs et par le biais des médias sociaux et traditionnels.
Comme il s’agit d’un projet pilote, une évaluation devra être faite de son rendement. Celle-ci aura lieu un an après l’entrée en opération du Carrefour et ses résultats détermineront notamment du financement qui sera investi dans ce nouvel apport à la vitalité de la communauté francophone. Pour renforcer la viabilité de cette initiative, Jean-Pierre Cantin compte aussi sur la consultation communautaire des prochains mois qui comprendra un volet dédié à la santé. Cet apport de la population ne sera pas seulement utile pour connaître ses besoins dans le détail mais aussi pour donner une impulsion venue de la base à ce nouveau chantier qui s’ouvre pour les francophones de London.
Si cette nouvelle expérience qu’est le Carrefour de santé communautaire se voit couronner de succès, la nature de ses opérations ne devrait cependant pas changer en profondeur à long terme. M. Cantin considère que le concept a pour vocation de cibler l’essentiel : « Le but ultime, c’est de faire en sorte que les francophones aient des services de santé en français et qu’ils sachent où les recevoir ».
Chose certaine, si cette initiative répond à un indéniable besoin, le principal défi restera d’en faire connaître l’existence aux milliers de francophones de London et sa région.
PHOTO : C’est au CCRL que seront offerts divers services de santé.