Décrire quelqu’un comme un « passionné » est chose commune, au point où cela en est presque banal. Mais c’est lorsqu’on rencontre quelqu’un qui est réellement épris d’un art ou d’une activité que le mot « passionné » prend tout son sens. Tel est le cas d’Allison Robichaud, un peintre de Sarnia qui depuis plus de 30 ans immortalise sur toile les paysages d’ici et d’ailleurs.
Né en 1931 à Newcastle, au Nouveau-Brunswick, il passe une grande partie de sa vie en Ontario et au Québec en tant qu’employé dans l’industrie chimique. C’est d’ailleurs pour des raisons professionnelles qu’il emménage un jour à Varennes, près de Montréal.
Là, au début des années 1980, il fera la connaissance d’un groupe d’artistes qui se réunissaient tous les mercredis et qui l’inviteront à se joindre à eux. M. Robichaud n’avait jusque-là guère eu l’occasion de donner libre-cours à son intérêt pour la peinture. Ce n’était pourtant pas d’hier qu’il avait envie de s’y mettre sérieusement : dans sa jeunesse, il avait éprouvé un vif intérêt pour le travail d’un peintre de son village qui exposait ses toiles dans une bijouterie locale. Maintenant en contact avec des professionnels, impressionné par leur rapidité et plus que jamais motivé à se hisser à leur niveau, il se mit à peindre sur une base régulière. « La seule chose en art qui peut t’amener où tu veux aller, c’est le travail, explique-t-il. C’est comme pour les joueurs de hockey : pratique, pratique, pratique! »
Allison Robichaud se spécialisa alors dans les paysages naturels : les rivières, les fleurs, la mer, la forêt sous la neige, les pâturages printaniers, etc. Une grange, un bateau ou un promeneur viennent parfois rappeler l’existence de la civilisation dans ses toiles, mais c’est toujours la nature et ses changements saisonniers qui le fascinent et demeurent au cœur de son œuvre. « À chaque jour, c’est une surprise si tu veux ouvrir tes yeux », commente-t-il.
Comme tout bon peintre, M. Robichaud ne vend pas seulement ses toiles mais les expose aussi régulièrement. Il a également participé à de nombreux symposiums au cours de sa carrière d’artiste en plus de rédiger quatre livres sur la peinture. Des revues spécialisées se sont souvent attardés à son travail et son parcours fut marqué par sa fréquentation de nombreux artistes renommés. Allison Robichaud est d’ailleurs intarissable d’anecdotes à ce sujet, exprimant au passage l’admiration qu’il ressent pour les uns et pour les autres. Les murs de sa résidence sont couverts de toiles qui éveillent chez lui les souvenirs les plus divers et c’est en plein air que l’artiste aime peindre, quoique son atelier, un ancien garage à l’arrière de sa maison, constitue un lieu où il peut se réfugier dans son processus créatif.
Ce perfectionniste évoque souvent la « connexion » qui s’établit entre le sujet d’une toile et la personne qui y voit une signification, quelque chose d’important pour elle. Le spectateur est celui qui, en somme, justifie l’existence de la toile. Au-delà du simple plaisir de peindre et de s’émerveiller de ce qui s’offre à son regard, Allison Robichaud trouve donc son contentement dans le bonheur qu’il peut offrir aux autres par le biais de son art.
Photo: L’artiste se spécialise dans les paysages.