À tous les cinq ans, le gouvernement fédéral procède à un recensement de la population. Quelle est l’utilité d’une telle démarche? Alors que le temps alloué aux ménages pour s’acquitter de cette obligation se terminait le 10 mai dernier, voici ce que Statistique Canada fera à présent des données recueillies.
L’idée d’avoir à temps régulier un portrait détaillé des caractéristiques de la population se justifie d’abord par la nécessité de localiser les lieux où doivent être établis les services publics. Par exemple, le taux de natalité et les migrations d’une région à l’autre entraînent des disparités au plan démographique et par conséquent des différences en termes de besoins. Une ville où les résidents sont plus âgés qu’ailleurs aura peut-être davantage besoin d’un hôpital alors qu’un nouveau quartier résidentiel habité par de jeunes familles sera sans doute l’endroit idéal pour y bâtir une école.
Le gouvernement est également attentif à l’immigration en ce qu’elle détermine de la même façon les villes et quartiers où se situeront les services à leur intention. Autre problématique à laquelle Ottawa ne peut passer outre : la situation économique des régions, la diversité du marché de l’emploi qu’on y trouve, le salaire médian de leurs résidents, etc. Autant de questions qui détermineront non seulement l’agenda législatif du gouvernement fédéral mais aussi la répartition des paiements de transfert fédéraux entre les provinces.
Ce ne sont évidemment là que quelques questions parmi d’autres abordées par le recensement qui s’attardent à la quasi-totalité des aspects de la vie. Les minorités linguistiques savent ainsi combien cette enquête est précieuse pour faire valoir leurs droits. Qui plus est, les données obtenues forment un éventail si vaste qu’elles intéressent bien davantage de gens que les fonctionnaires fédéraux. Les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux, les scientifiques, les organismes, les entreprises, etc. : tous ont à l’œil cette irremplaçable source d’information.
Le questionnaire détaillé, que tous redoutent de recevoir à chaque recensement, est remis à 25 % des ménages. Qu’ils reçoivent la forme abrégée ou longue, les Canadiens sont tenus par la loi de répondre au recensement.
Photo: Une maison est à vendre alors qu’une autre se construit à ses côtés : la population bouge et s’accroît…