En septembre 1995, le Collège Boréal, après bien des démarches et des tâtonnements, ouvrait finalement ses portes. En 2015, après avoir essaimé aux quatre coins de la province et fait largement la preuve de son excellence et de sa nécessité, l’institution a entrepris de célébrer ses 20 ans de réussite. Tout au long de l’année, divers évènements auront lieu pour souligner cet anniversaire. Ainsi, le 16 janvier dernier, tous les campus et centres d’accès du Collège Boréal entreprenaient simultanément cette année de célébration.
C’est en effet par l’entremise d’internet que la grande famille Boréal s’est retrouvée ensemble. Grâce à la vidéoconférence, étudiants, membres du personnel, partenaires et invités d’honneur de partout en Ontario se sont joints au gala qui se tenait au campus principal de Sudbury. Au centre d’accès de London comme dans plusieurs autres sites du collège, un « 4 à 7 » avait été organisé pour la communauté et environ 35 personnes s’étaient réunies en cette occasion. Sur écran géant, la fête de Sudbury était retransmise en direct et, avec une caméra dans chaque lieu où se tenait une célébration, les participants pouvaient voir leurs pairs et leurs collègues de Windsor, Hearst, Kapuskasing, Toronto, etc.
Le Collège Boréal s’est toujours fait un point d’honneur de s’adapter à la diversité de la francophonie ontarienne et, pour illustrer cet engagement, c’est d’abord par une prière aux accents métis qu’a débuté le gala de Sudbury. Juliette Denis, une aînée métisse membre du Conseil d’éducation autochtone, a ainsi exprimé sa gratitude pour le Centre Louis-Riel, une initiative du Collège Boréal en matière de pédagogie aux Autochtones.
Pierre Riopel, président du collège, s’est ensuite adressé à l’assistance pour présenter l’invitée d’honneur par excellence, Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario. « Ce que nous savons de sa visite de cet après-midi, c’est qu’elle croit en la prochaine génération et veut contribuer à son succès », a affirmé M. Riopel, faisant référence au passage de la chef de gouvernement au campus de Sudbury. Mme Wynne a fait part de sa satisfaction à prendre contact avec les étudiants, les enseignants et les directions dans le cadre de sa tournée des institutions d’enseignement. « Je suis fière de participer à la célébration de vos 20 dernières années », a-t-elle lancé, soulignant la belle coïncidence entre cet anniversaire du Collège Boréal et le 400e de la présence française en Ontario. La première ministre a conclu en élaborant sur les réalisations de l’institution en termes de taux d’obtention de diplômes et de satisfaction des étudiants.
Au nom de la clientèle, l’étudiante Sophie Bernier-Gagnon a fait le détail des bons côtés du Collège Boréal du point vue de ceux pour qui il a été créé. « À toutes ces personnes qui ont bâti le Collège Boréal en 1995 et après, nous vous disons merci », a-t-elle conclu. Puis, Stéphane Lanteigne, qui faisait partie de la première cohorte d’étudiants et de diplômés, a raconté avec humour les débuts laborieux du Collège Boréal pour évoquer ensuite avec sérieux comment l’institution l’avait aidé dans sa carrière.
Ce fut ensuite à quelques représentants des employés de raconter des anecdotes quant à leur vécu au Collège Boréal en soulignant leur attachement à leur équipe. Stéphan Plante, vice-président du conseil d’administration du Collège Boréal, s’est à son tour fait la voix de ses collègues : « Les membres du conseil d’administration sont fiers des nombreuses réalisations du Collège Boréal, mais surtout, nous sommes fiers de nos diplômés qui sont les meilleurs ambassadeurs de notre institution. »
De retour au micro, Pierre Riopel a mentionné les raisons justifiant la tenue de ces évènements consacrés au 20e anniversaire : « Lorsque nous sommes en contexte minoritaire, il est essentiel de célébrer les jalons, les bons coups de notre communauté ».
Deux initiatives, en particulier, mettront en relief le côté humain de l’aventure Boréal. D’abord, un « mur des bâtisseurs » sera créé à Sudbury : 20 grands contributeurs au développement du collège en seront les premiers lauréats et, chaque année, quelques-uns s’y ajouteront. La seconde initiative nécessitera la participation de la communauté : ce sera la publication d’un recueil d’anecdotes sur le Collège Boréal. Il existe déjà un livre retraçant l’histoire officielle de l’institution. Ce nouvel ouvrage portera plutôt sur le vécu des employés, dirigeants et étudiants. D’ici au mois de mai, ceux-ci peuvent soumettre le récit, d’une longueur de 300 à 500 mots, d’une tranche de vie drôle, touchante ou édifiante en lien avec le collège. À titre d’exemple, le premier président du Collège Boréal, Jean Watters, joint par vidéoconférence, a raconté une anecdote amusante portant sur l’origine du nom des Vipères, l’équipe de basketball du collège.
C’est avec attention qu’à London, les participants au « 4 à 7 » ont suivi ces discours retransmis en direct de Sudbury. La variable humaine dans le succès du Collège Boréal, illustrée par maints témoignages, est corroborée par le personnel de London. Philippe Morin, chef régional intérimaire (Lise Béland ayant récemment été promue à Sudbury), explique : « Pour moi, ce n’est pas un travail : c’est une famille. Je travaille depuis que j’ai 15 ans et je n’ai jamais travaillé pour une équipe du tonnerre comme celle-là. » Ce ne sont pas les profits, comme le souligne M. Morin, qui motivent l’existence du collège, mais la volonté d’aider les gens.
Les 20 ans des premiers campus du Collège Boréal trouvent écho dans les centres d’accès de plus récente implantation, témoins de la vitalité d’une institution qui a depuis longtemps débordé son Nord natal.
Diane Dubois, premier chef régional en poste à London, explique comment le Collège Boréal a pris le relais du Collège des Grands Lacs dans le sud de la province : « Initialement, on a identifié les communautés qui voulaient les services. Il y avait déjà un historique et des attentes dans la communauté francophone ». Mme Dubois, avec d’autres, avait donc pour fonction de mousser le Collège Boréal dans une région où l’accès à une éducation postsecondaire en français demeurait à bâtir. Aujourd’hui, une douzaine d’années plus tard, le Sud ontarien fait désormais partie intégrante de l’identité du Collège Boréal.
Quelle est la prochaine étape pour le Collège Boréal dans le Sud-Ouest? « Ce qui est envisagé, c’est qu’on développe les cours postsecondaires dans la majorité des centres, explique Jean-Pierre Cantin, directeur des services dans le Sud-Ouest. Les cours en ligne sont pas mal développés. Il s’agit maintenant de faire en sorte que les gens connaissent le produit, y adhèrent et y souscrivent ». Les programmes liés à l’immigration devraient demeurer une priorité. M. Cantin n’envisage pas, dans un avenir rapproché, l’établissement d’un autre centre d’accès dans son secteur, le Collège Boréal y disposant déjà d’une bonne répartition géographique pour répondre aux besoins existants.
Bref, comme le soulignait le président Riopel, 20 ans constituent un jalon d’importance. Les étudiants et le personnel du Collège Boréal peuvent considérer celui-ci comme une borne éclatante sur le chemin parcouru par cette maison d’enseignement qui a depuis longtemps comblé les attentes les plus élevées.
Photo : Les participants au centre d’accès de London