Avec le retour du printemps, les mitaines ont pris le chemin du tiroir en attendant le prochain hiver. Cependant, comme la lutte pour la francophonie ontarienne ne prendra pas fin avec le retour du beau temps et risque de s’éterniser saison après saison, tous les symboles sont bons à utiliser pour en rappeler l’actualité et la nécessité.

C’est ainsi que Julie Chalykoff a invité ses amies du Carrefour des aînés et adultes francophones du Centre communautaire régional de London (CCRL) à mettre à profit les longs mois d’hiver pour la bonne cause : « Quand il y a eu la manifestation du 1er décembre, il y a des aînés qui m’ont approché pour me dire qu’ils ne pouvaient pas y aller. Alors, j’ai eu l’idée de parler au groupe pour proposer de contribuer à la résistance en tricotant des mitaines ». Puisque certaines personnes âgées ont une mobilité réduite, c’était leur façon de s’impliquer. Les mitaines, sur lesquelles se trouvent le trille et la fleur de lys du drapeau franco-ontarien, sont en vente au profit du fonds local de la résistance de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Qui plus est, cette initiative a eu une portée au-delà de London car d’autres organismes pour aînés dans le Centre-Sud-Ouest s’y sont montrés intéressés. « Quand j’ai vu que ça marchait, j’ai communiqué avec ces 16 clubs pour leur suggérer de faire la même chose. Plusieurs l’ont fait », se réjouit Mme Chalykoff.

Ce n’est pas tout. Alors que l’idée de confectionner des mitaines s’adressait a priori aux personnes du 3e âge, de jeunes tricoteuses ont approché Julie Chalykoff à sa grande surprise pour exprimer leur l’intérêt à s’engager dans le projet.

Nées d’une volonté de défendre la francophonie et du besoin de répondre à des nécessités pratiques, les « mitaines de la résistance » ont désormais pris une tournure régionale et intergénérationnelle. Voilà qui augure bien pour les prochains combats à mener et qui seront livrés tant à l’échelle provinciale que, comme dans le cas présent, locale.

PHOTO : Jean-Pierre Cantin, directeur général du CCRL, et Julie Chalykoff posent fièrement avec leurs mitaines à l’occasion du lancement de la Communauté de pratique pour professionnels bilingues.