Le mercredi 9 février, l’artiste Stella Adjokê était invitée par le Centre communautaire francophone de Sarnia et le Carrefour communautaire francophone de London pour animer un atelier de slam. Cette forme de déclamation poétique, autrefois méconnue, est aujourd’hui adaptée pour tous les publics et pour toutes les circonstances.

Dans un premier temps, Stella Adjokê a décrit ce en quoi consiste le slam et ses origines.

Selon elle, cet art littéraire et oratoire est parfait pour faire passer les émotions. « C’est un art très vivant. C’est quelque chose qui colle à la personne qui slame », explique-t-elle, ajoutant que divers thèmes et styles d’écriture et différentes rythmiques peuvent être utilisés en fonction des inspirations.

Le slam est né au milieu des années 1980 à l’initiative du poète américain Marc Smith. Celui-ci voulait sortir la poésie des cercles académiques et la rendre accessible aux masses.

Dès ses origines, le slam a été conçu comme une joute sportive dans laquelle les slameurs sont contraints à certaines règles telles qu’une durée précise ou le choix d’une thématique particulière, mais cette approche n’est pas toujours nécessaire. L’important réside dans la rythmique, le slam ayant été influencé par le hip-hop et autres formes d’expression urbaine.

Après une démonstration avec accompagnement musical et sonore de ce en quoi consiste le slam par la récitation d’un de ses poèmes, Stella Adjokê a invité l’audience à créer un texte collectif.

« Ce qu’il faut, surtout, c’est de se laisser aller aux idées qui nous habitent et aux émotions qu’on porte », a-t-elle lancé, avant de suggérer un point de départ aux membres du public pour écrire un slam : choisir une couleur qui leur est familière et un sentiment qu’ils aimeraient vivre. De fil en aiguille, avec l’aide de l’artiste, l’assistance a concocté un texte fait de phrases accrocheuses qui laissent place à l’imagination de ceux qui l’écoutent.

Cet exercice d’écriture s’est conclu par la lecture de cette oeuvre qui avait pour thème la résilience. Le public était pour l’essentiel composé de résidents de London et, après avoir surmonté leur timidité, ceux-ci ont pris plaisir à réciter avec passion ce texte de leur composition.

Stella Adjokê a aussi mis en relief la dimension thérapeutique de l’écriture, qui peut servir à mettre « des mots sur les maux » pour reprendre une formule connue. Cela dit, que ce soit pour se libérer ou pour s’amuser, le slam remplit bien sa fonction d’être accessible au plus grand nombre.

 

PHOTO – Stella Adjokê

 

Résilience (le slam des participants à l’atelier)

La résilience est silencieuse mais forte

L’orange amène la pureté malgré le monde impure

La résilience me porte dans les bras de la force

Pour que jamais mon coeur ne ferme sa porte

La résilience m’amène jusqu’au fond du gouffre

Pour me ramener à la surface de la terre pour continuer de marcher avec la tête fière

Je suis orange avec une armure constituée de grande lumière

Le noir est l’uniforme de la démocratie

Le noir comme le refuge de la couleur

Vous assisterez à ma naissance, vous connaîtrez ma force

La résilience est silencieuse mais moi je crie