L’Université Western a été fondée en 1878 et a donc passé le cap des 140 ans cette année. Son département d’études françaises fête quant à lui ses 50 ans d’existence. Il a été fondé en 1967 mais ce n’est cependant, pour des raisons logistiques, que ce printemps qu’une célébration a été organisée, plus précisément le 11 mai dernier.

C’est dans l’atrium de la bibliothèque Weldon que se sont réunis une trentaine d’étudiants et de professeurs d’hier et d’aujourd’hui pour fraterniser autour d’un goûter. Là se trouve également une exposition, en montre jusqu’au 31 mai, mettant en lumière certains travaux de membres actuels du département.

« On a donné la liberté aux professeurs de présenter ce qu’ils désiraient », explique Geneviève de Viveiros, spécialiste de la littérature du XIXe siècle et organisatrice de cette exposition. Avec l’aide de Laura Collishaw, adjointe bibliothécaire, Mme de Viveiros a regroupé dans des présentoirs des ouvrages, travaux, affiches de spectacles de la troupe L’On Donne, etc., qui illustrent la vie intellectuelle du département d’hier à aujourd’hui. Comme une langue ne se résume pas à sa lecture, des documents audio peuvent également être téléchargés et écoutés en scannant un code avec un téléphone cellulaire.

Celui qui déambule d’un présentoir à un autre verra combien les champs d’intérêt des professeurs et étudiants sont vastes et diversifiés. On y trouve des curiosités, tel ce Dictionnaire de la police et de la pègre (J.P. Brunet), des thèmes plus dramatiques, comme Les témoignages écrits de la Shoah (Alain Goldschläger et Jacques Ch. Lemaire), des sujets d’étude très pointus, par exemple Les urbanités parisiennes au XVIIe siècle (Daniel Vaillancourt), etc.

La professeure Geneviève de Viveiros participait à cette rencontre informelle et conviviale à la bibliothèque Weldon, tout comme Jacques Lamarche, directeur du département. Comment ce dernier résume-t-il ce qui caractérise les études françaises, en 2018, à l’Université Western? « On est un département multidisciplinaire : on a des collègues en littérature qui étudient les différents types de roman à différentes époques; on a des linguistes, dont l’expertise n’est pas tant d’enseigner la langue que de comprendre comment elle fonctionne; et on a des spécialistes de l’enseignement de la langue. »

Le département s’appuie à l’heure actuelle sur 19 professeurs à temps plein qui font de Western un des pôles majeurs de l’étude de la langue française en Ontario. Son ouverture à plusieurs domaines est une des forces de l’institution dont les caractéristiques ont fluctué au gré des époques. Ainsi, depuis qu’il s’est joint au département en 1999, M. Lamarche a constaté l’importance croissante qu’y a prise la linguistique.

Et qu’en est-il des étudiants? Robert Mooney, un interprète de London que les francophones ont pu rencontrer à l’occasion de divers événements et qui complète présentement un doctorat en morphologie (une branche de la linguistique, justement), porte une grande estime au département d’études françaises. Qu’est-ce qui, selon lui, en fait toute la valeur? « Je dirais la qualité des professeurs. Ils sont très talentueux et, au fond, ce sont eux qui font toute la différence, estime M. Mooney. J’aime le campus, aussi : c’est beau, Western. »

Bref, c’est un demi-siècle d’enseignement et de valorisation de la langue de Molière que ce département célèbre, entamant du même coup une autre étape de son histoire. Grâce à l’Université Western, le fait français à London n’est pas simplement qu’une langue parlée par certains : c’est un patrimoine universel aussi fascinant qu’inspirant transmis à tous par des passionnés.

 

PHOTO : Professeurs et étudiants ont eu l’occasion de célébrer et d’échanger.