En septembre, cinq nouvelles expositions ont fait leur entrée au Musée de London. Fidèle à sa mission, ce sont des artistes canadiens que l’institution présente au public et celui-ci a notamment droit à un véritable florilège des meilleurs panoramas visibles d’un océan à l’autre. Nature et paysages construits se côtoient en ce qui est également un voyage dans le temps, puisque ce sont évidemment les contrées de leur époque que ces artistes ont représentés. Portraits, abstractions, natures mortes et scènes de la vie quotidienne sont également au programme.

D’emblée, dans le hall où doivent passer les visiteurs pour se rendre aux galeries, une première exposition s’y trouve pour leur donner un avant-goût de ce qui les attend. Intitulée In the Air : Canadian Plein Air Painters, la vitrine d’œuvres et d’artéfacts permet d’avoir une meilleure idée de cette approche consistant à s’enfoncer dans les bois avec sa peinture et ses pinceaux, à planter son chevalet dans le sable d’une plage ou à toujours conserver sur soi un calepin et de quoi griffonner. 

Sur la gauche, un escalier descend à la galerie Lawson, où le visiteur a intérêt à s’aventurer avant d’accéder à l’étage supérieur où l’attendent les quatre autres expositions automnales. Depuis mars et jusqu’en février 2016, la galerie Lawson abrite en effet un grand nombre de toiles dont la disposition donne une impression réussie d’abondance et de créativité. Il s’agit en grande partie d’œuvres d’artistes de London. Leur concentration, dans ce recoin tranquille du musée, crée un endroit idéal pour ceux à la recherche d’une atmosphère éthérée où se côtoient toutes les facettes d’une belle diversité artistique.

A Story of Canadian Art est une collection qui ornait autrefois les murs de la Hart House, un centre culturel de l’Université de Toronto. Elle est aujourd’hui en montre un peu partout au pays, toujours dans son entièreté. La quarantaine d’œuvres qui composent la collection constituent un vaste tour d’horizon du Canada, des Prairies à Terre-Neuve en passant par les îles du lac Supérieur, le Québec et autres. De nombreux portraits y figurent également. 

Une autre exposition, The Griffiths Brothers : Painting and Porcelain, met en perspective le travail de deux artistes ayant œuvré à London, John et James Griffiths. Les porcelaines de l’un trônent au milieu d’une petite salle où les toiles de l’autre décorent les murs et dans les deux cas, les thèmes floraux dominent. Un peu plus loin, The Peel Family : An Artistic Affair, s’intéresse, comme son nom l’indique, à l’un des plus célèbres peintres originaires de London, Paul Peel, mais évoque aussi sa famille qui compta plusieurs peintres et sculpteurs. Le thème de prédilection de Peel, soit le vécu des petites gens dans toute sa simplicité, y est bien représenté. 

Finalement, Fellowship and Fine Arts explore l’histoire et l’influence esthétique des associations d’artistes, en particulier en Ontario et dans le comté de Middlesex.

Avant de quitter le musée, les visiteurs pourront faire une dernière escale dans la salle qui, depuis le 23 août et jusqu’au 7 décembre, est entièrement consacrée à William Lees Judson. Ce peintre fit ses premières armes à Thamesville pour ensuite faire carrière à London avant d’entreprendre une vie nouvelle en Californie. Mais avant de quitter définitivement le Canada, Judson a peint le comté de Middlesex pendant des années tout en voyageant de temps à autre aux États-Unis et en Europe. Il enseignait également la peinture à London et compta Paul Peel parmi ses étudiants.

Les résidents de London peuvent s’estimer privilégiés d’avoir à leur portée des expositions d’une telle qualité qui en plus sont accessibles gratuitement. Elles nous font réaliser, en les visitant, à quel point l’art peut éveiller les sentiments les plus divers tout en donnant envie d’en voir encore plus.

Photo : Maison rouge, hiver (vers 1925) de Lawren S. Harris