L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), dont les racines remontent à il y a plus d’un siècle, a écrit une nouvelle page de sa longue histoire en tenant sa première assemblée générale annuelle (AGA) virtuelle le samedi 24 octobre. Ce rassemblement en ligne concluait le congrès de l’organisme qui, tout au long de la semaine, s’est caractérisé par de nombreux webinaires sur une multitude de sujets.
Il y en avait en effet pour tous les goûts et tous les besoins. Le premier webinaire, tenu le lundi précédent, s’inscrivait dans l’air du temps puisqu’il portait sur les droits linguistiques et la COVID-19. « La sécurité linguistique, c’est l’ensemble de conditions que les gouvernements mettent en place pour nous permettre de nous épanouir sur les plans individuels et collectifs », a commenté François Larocque, avocat-conseil, ajoutant que les lois en matière de langue continuent de s’appliquer même en période de crise.
Les spécialistes et intervenants de divers domaines se sont ensuite succédé.
Les diverses facettes du financement, tant privé que public, ont été abordées. « L’important, c’est d’être décisif, de trouver une solution. Une fois que l’on s’engage dans un projet, l’important c’est d’en venir à bout », juge Luc Comeau, spécialiste du financement gouvernemental.
Les communautés franco-ontariennes dans leur diversité ont aussi été mises sur la sellette. Le leadership féminin, les services aux personnes LGBT, l’accueil des nouveaux arrivants, le dialogue avec les aînés, la diversité culturelle et la Réconciliation avec les Premières Nations figuraient au programme. À la discrimination, un appel à surmonter l’indifférence a été lancé : « C’est une question d’utiliser sa voix, selon Gail Joly, chargée de projets au Conseil de l’éducation autochtone du Collège La Cité. Quand on entend des micro-agressions, du racisme, des préjugés, c’est d’élever sa voix ».
Pour compléter cette semaine de formation, des webinaires sur l’utilisation des médias sociaux, sur la communication en temps de crise et la gestion du changement, sur l’art de la persuasion et finalement sur la rétroaction et l’évaluation ont aussi été offerts.
Les congressistes ont également participé à des sessions de réseautage virtuelles avec l’AFO, Patrimoine canadien, la Fondation Trillium de l’Ontario, FedDev Ontario et FedNor.
Point final à ce grand rendez-vous annuel, l’AGA a été menée rondement, d’autant plus que l’assistance, bien que nombreuse, n’est guère intervenue pour y ajouter son grain de sel.
Le président, Carol Jolin, a fait un suivi des résolutions prises lors de l’AGA 2019 et une mise à jour des dossiers politiques. Le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk, a quant à lui présenté le rapport d’une année selon lui « très chargée ».
L’assistance a aussi adopté les états financiers et le plan stratégique communautaire.
Les élections n’ont été qu’une formalité puisque tous les candidats ont été élus ou réélus par acclamation, soit Carol Jolin au poste de président, Michelle Nadeau à celui d’administratrice Jeunesse et pour les postes d’administrateurs régionaux, Dominique Janssens (Centre), Jason Dupuis (Est), Alexi Breton (Nord-Est) et Claudette Gleeson (Nord-Ouest).
D’autres administrateurs n’étaient pas en élection : Blandine Lesage (Sud-Ouest), Jacques Héroux (Aînés et retraités), Nicole Lévesque (Femmes) et David Mbaya Kabamba (Minorités raciales ethnoculturelles francophones).
Invité à prendre la parole, Carol Jolin a rappelé les défis qui se présenteront au cours des prochains mois.
« Un peu plus d’un organisme sur dix est menacé de fermeture d’ici à la fin de l’année, a rappelé le président. Même si le chiffre est plus optimiste qu’il ne l’était au point de départ, on ne peut se permettre de perdre ces organismes. »
En effet, pareille éventualité contribuerait à l’assimilation des francophones. Dans cette veine, le président de l’AFO entend également promouvoir au cours de son mandat « une Loi sur les services en français digne du XXIe siècle ».
En conclusion de l’AGA, M. Jolin a annoncé que le congrès de 2021 se tiendrait en présentiel à Toronto si, bien sûr, les circonstances le permettent.
PHOTO (Archives L’Action) – Carol Jolin