De nombreux contes célèbres ne peuvent être associés à un auteur précis, tant leur histoire repose sur des thématiques universelles que l’on trouve dans toutes les cultures. Les récits originaux sont souvent, au cours des siècles, maintes fois remaniés au gré du public visé et adaptés pour la scène, pour le cinéma, en dessin animé, en chansons, etc.

La Belle et la Bête est un de ces contes multiformes. Il y a 25 ans sortait en salle un film des studios Disney reprenant cette histoire bien connue. Ce long métrage d’animation s’est depuis imposé dans la culture populaire comme une des adaptations de référence, surtout pour les plus jeunes. C’est en se basant sur ce film que des élèves de l’école secondaire Notre-Dame et de l’école élémentaire Sainte-Marguerite-Bourgeoys ont endossé les rôles des divers personnages pour offrir une pièce de théâtre magistrale tant pour le public scolaire que pour la communauté.

Ces deux écoles, situées à Woodstock, partagent le même bâtiment et collaborent à de nombreux projets. Lorsqu’il s’agit de monter une pièce de théâtre, nul besoin de préciser que les différences d’âge et de taille des comédiens facilitent la distribution des rôles, et c’est d’autant plus vrai pour ces écoles dont la troupe théâtrale s’est bâtie une excellente réputation au cours des années.

Les deux premières représentations, les 5 et 6 avril, étaient destinées aux élèves des écoles élémentaires d’immersion française Holy Family et Roch-Carrier, toutes deux situées à Woodstock, et de l’école élémentaire Sainte-Jeanne-d’Arc de London. Par la même occasion, les élèves de Notre-Dame et de Sainte-Marguerite-Bourgeoys ont également assisté à ce spectacle préparé par leurs pairs. Les 8 et 9 avril, c’était cette fois au tour de la communauté. Parents, amis et simples curieux ont ainsi pu constater le résultat de plusieurs mois d’effort consacrés à la mémorisation des dialogues, à la maîtrise du jeu, à la confection des costumes, à la construction du décor, etc. Une équipe technique, au son, à l’éclairage et à la projection de surtitres en anglais, a également contribué à rehausser la qualité de l’œuvre et le professionnalisme avec lequel elle a été exécutée.

La Belle et la Bête n’a probablement pas besoin de présentation. Mais pour la forme, et peut-être pour rafraîchir la mémoire à certains, en voici les grandes lignes. Un homme et ses serviteurs, transformés respectivement en montre et en objets par un sortilège, vivent reclus dans leur château. Le comportement irascible du monstre, la « Bête », risque de pérenniser leur sort car ils ne pourront retrouver leur état normal que si une femme confesse son amour pour lui avant que ne se fane une rose magique conservée sous verre dans l’une des ailes du château. La Bête fait la rencontre de la « Belle » lorsque celle-ci se propose d’être prisonnière à la place de son père qui, entré par mégarde dans le château, en a violé le secret. Les circonstances feront naître entre les deux protagonistes une amitié qui se transformera en amour. Or, les villageois, entraînés par un prétendant jaloux de Belle, se rendent au château pour tuer la Bête. Comme dans tout conte qui se respecte, après une scène finale mouvementée au cours de laquelle les « bons » triomphent des « méchants », le sortilège est finalement rompu par les sentiments réciproques des deux héros.

Le public de tous âges a pu constater que les costumes, la mise en scène et les chansons étaient inspirés du film de Disney et de la comédie musicale éponyme présentée sur Broadway. L’ensemble était assez élaboré et constituait un bon condensé des références communes de ce classique. Les deux comédiens dans les rôles-titres ont bien apprécié d’avoir à incarner des personnages aussi connus et complexes. Emily Hale, l’interprète de Belle, s’est plu à jouer un rôle qui ne soit pas totalement étranger à sa personnalité : « J’aime qu’elle est un peu comme moi mais plus confiante ». Nathan Bailey, auquel avait été confié le rôle de la Bête, a particulièrement apprécié interpréter l’évolution de son personnage : « J’aime le fait que je peux changer mon point de vue, être méchant et ensuite apprendre à aimer ».

Des centaines de spectateurs ont assisté à ces représentations de La Belle et la Bête qui ont confirmé la réputation des élèves des écoles Sainte-Marguerite-Bourgeoys et Notre-Dame en ce qui touche à leur intérêt et à leurs talents pour le théâtre.

 

Photo:  Les comédiens et quelques membres de l’équipe technique