C’est avec enthousiasme que des gens de partout en Ontario, tant francophones qu’anglophones, ont prêté leur concours au lancement d’Épelle-moi Canada le 2 octobre dernier.

Cette compétition, dont la première édition se tiendra au printemps 2017, se veut le pendant de langue française du célèbre Spelling Bee, une joute d’épellation qui remporte un franc succès auprès des jeunes Canadiens depuis une trentaine d’années.

Plusieurs ont eu l’occasion d’en apprendre davantage sur l’historique de cette compétition à l’occasion du lancement conjoint de Spelling Bee et d’Épelle-moi Canada. Un dîner-bénéfice fut alors servi et les profits serviront à mettre sur pied les deux versions du concours dont la grande première francophone approche à grands pas.

En effet, les jeunes de 6 à 14 ans ont jusqu’au 31 décembre pour s’y inscrire dans l’une des trois catégories en fonction de leur âge. Puis, au cours des mois de janvier et février, ils auront l’occasion de se préparer grâce au matériel didactique fourni par les organisateurs et de participer à des séances d’entraînement. Les compétitions régionales se tiendront ensuite du 24 mars au 9 avril alors que le championnat aura lieu le 7 mai.

Quelques prestations artistiques ont émaillé l’après-midi et plusieurs interventions ont retenu l’attention des convives dont celles de Julie Spence et Dorine Tcheumeleu, respectivement fondatrices de Spelling Bee et d’Épelle-moi Canada. Lors de leur discours livré en commun, Mmes Spence et Tcheumeleu ont expliqué avec moult anecdotes comment elles sont venues en contact et en quoi consistent les concours d’épellation dont elles sont devenues les porte-étendards. Ceux-ci permettent non seulement à leurs participants d’améliorer leurs habiletés en orthographe, mais également d’acquérir une ferme confiance en soi et une facilité à communiquer en public.

Permettre aux jeunes de développer leur compréhension du français est pour Dorine Tcheumeleu une passion. Transmettre un sentiment d’appartenance à la grande famille francophone et donner aux autres les moyens de s’exprimer ont conduit cette enseignante à l’École élémentaire catholique Saint-Antoine, à Tecumseh, à lancer un concours local d’épellation il y a deux ans. Mais, souhaitant que le plus de jeunes francophones possible puissent en profiter, elle et ses collaborateurs ont approché l’équipe de Spelling Bee pour donner une impulsion nouvelle à leur projet.

« Pour nous, c’est l’occasion de montrer à nos jeunes francophones que le français, c’est aussi à l’extérieur de l’école », explique en entrevue Mme Tcheumeleu. En effet, en situation minoritaire, il n’est pas toujours évident pour un élève, surtout s’il cultive des amitiés chez ses pairs de langue anglaise, de réaliser que le français se vit de mille manières en Ontario.

Cette compétition vise à leur rappeler que l’on peut s’amuser dans la langue de Molière et y vivre des expériences enrichissantes. Qui plus est, si les occasions de faire montre de ses talents sportifs sont bien connues, il n’en est souvent pas de même pour ceux qui excellent dans le domaine littéraire.

« Souvent, ces jeunes n’ont pas l’opportunité de s’exprimer comme ça en classe alors ils décident de s’inscrire », fait remarquer Mme Tcheumeleu.
La promotion de cette compétition se fera surtout par le biais des écoles, mais aussi du milieu communautaire. Concept rassembleur, Épelle-moi Canada, à l’instar de Spelling Bee, entend prendre des dimensions nationales et donner la chance à des milliers de jeunes francophones de vivre cette expérience formidable.

Philippe Thivierge

Photo: Dorine Tcheumeleu (à gauche) et Julie Spence