Sarnia – Faire plus d’argent sur une même superficie cultivable – voilà le mantra des agriculteurs d’aujourd’hui et celui qui s’avère le plus pertinent alors que le prix des terres et les coûts de production ne cessent d’augmenter.

Une entreprise de raffinage de Sarnia aide les agriculteurs locaux à obtenir un meilleur rendement par acre en ouvrant un marché pour une matière considérée jusqu’à présent à faible potentiel de valeur ajoutée : les pailles de maïs et de blé laissées dans les champs après la récolte.

Le projet de la nouvelle usine étant bien amorcé, l’entreprise Comet Biorefining élargit son partenariat avec les agriculteurs de l’Ontario membres de la Cellulosic Sugar Producers’ Cooperative (coopérative des producteurs de sucre cellulosique) – un partenariat qui a débuté en 2014 – pour convertir annuellement 60 000 tonnes de fibres végétales résiduelles en 30 000 tonnes de dextrose cellulosique, un sucre destiné à la transformation industrielle.

L’installation permettra également d’extraire 30 000 tonnes d’hémicellulose et de lignine ou composés organiques présents dans les cellules végétales pouvant être utilisés dans de nombreuses applications industrielles.

« Le dextrose est ajouté à une grande variété de produits destinés à l’alimentation humaine et animale ainsi qu’à un large éventail de procédés industriels. Pour les agriculteurs, la production de dextrose à partir des résidus de cultures se traduit par une maximisation du rendement de chaque acre cultivée », explique le chef de la direction de Comet, M. Rich Troyer.

Grâce à l’appui de BioIndustrial Innovation Canada et de Technologies du développement durable Canada, deux organismes sans but lucratif dont l’objectif est de promouvoir le développement et l’utilisation de technologies propres et de leurs marchés, la construction de la nouvelle installation de raffinage de Sarnia débutera ce printemps.

M. Troyer indique que l’ensemble du marché nord-américain pour le dextrose est évalué à environ 6 millions de tonnes annuellement et est en pleine croissance.

« Le marché offre d’importantes possibilités pour l’industrie; notre capacité de développement évolue à l’heure actuelle à un rythme beaucoup plus lent que la progression du marché », ajoute-t-il.

Selon Brian Cofell, directeur général de la Cellulosic Sugar Producers’ Cooperative, les agriculteurs qui souhaitent se joindre à ce partenariat peuvent le faire moyennant un frais d’adhésion de 500 $ et un investissement initial de 200 $ pour chaque acre qu’ils souhaitent dédier à la récolte de résidus pour la nouvelle raffinerie.

Le retour sur investissement annuel pour les cinq premières années prévoit un dividende prioritaire initial de 50 $ par acre, et de 30 $ par acre les années suivantes. Néanmoins, M. Cofell précise qu’ils anticipent un retour sur investissement de 100 $ par acre en 2029, en raison notamment d’une demande soutenue pour le dextrose et de la capacité de production des nouvelles installations de Comet.

Fixés respectivement à 25 $ et 40 $ par tonne métrique sèche, les prix que les agriculteurs recevront pour leurs pailles de maïs et de blé s’ajoutent à la valeur de ce dividende.

Depuis décembre dernier, plus de 80 membres-agriculteurs se sont joints à la coopérative et M. Cofell prévoit une augmentation constante des adhésions au mouvement.

Avec ce nouveau projet en cours, M. Cofell ajoute que l’objectif immédiat de la coopérative est d’augmenter le nombre de membres tout en planifiant une première récolte à l’automne 2018. La nouvelle installation devrait atteindre sa pleine capacité de production en 2019.

« La coopérative détiendra 27,5 % de la nouvelle usine de Comet Biorefining. Ce sera l’occasion pour les producteurs de contribuer à la création du produit final », conclut-il.

 

Source : AgInnovation Ontario

PHOTO: Un tracteur transporte une botte de tiges de maïs.

Image: Cellulosic Sugar Producers’ Cooperative