Alors que la plupart des gens se choisissent une profession et tentent ensuite de se faire embaucher, d’autres décident de créer purement et simplement leur propre emploi. Devenir entrepreneur est certes un parcours semé d’embûches et qui parfois se soldera par un échec, mais qui n’a jamais rêvé d’être son propre patron? C’est cette éventualité qu’ont explorée les participants francophones à un séminaire de formation sur l’entrepreneuriat qui s’est tenu au centre des congrès de London le 29 mai dernier.
Il n’y avait d’ailleurs pas que les participants qui parlaient le français car l’évènement avait été majoritairement conçu pour et par des francophones. Fruit d’une collaboration entre le Collège Boréal, le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) de l’Ontario et le RDÉE La Bonne affaire, cette série d’ateliers et de conférences s’adressaient à deux publics. Ainsi, 80 élèves des deux écoles secondaires francophones de London disposaient de leurs propres activités alors que dans le même temps, environ 35 adultes exploraient eux aussi de leur côté les possibilités offertes par le monde des affaires. En milieu de journée, les deux groupes se sont rejoints pour une dernière présentation et une occasion de réseauter.
La plupart des élèves qui étaient présents sont en 10e année et l’un de leurs cours porte sur l’orientation de carrière. Ce qui figurait à l’horaire de leur journée avait justement pour fonction de susciter en eux un questionnement quant à leurs aptitudes entrepreneuriales et ce qui leur plairait de faire s’ils lançaient leur propre entreprise. Le volet adulte du séminaire a réuni pour l’essentiel de jeunes professionnels, des immigrants et de futurs entrepreneurs qui désiraient en apprendre davantage sur la rédaction d’un plan d’affaires, le financement de démarrage, les compétences à développer, etc.
Deux hommes d’affaires francophones de la région ont participé à l’évènement pour y livrer leur témoignage et donner aux participants un aperçu des défis et des avantages d’avoir son propre commerce. L’un d’eux, Marc Forrat, un chocolatier de London, avait quelques conseils à donner aux élèves. « Ne jamais choisir un métier à cause de l’argent mais à cause de la passion », est un des points sur lesquels il a particulièrement insisté. En effet, il n’est pas nécessairement avantageux de prendre la décision d’étudier dans un domaine simplement parce qu’il a la réputation d’être payant : découragé par un métier qu’il n’aime pas, l’étudiant ou l’employé pourrait choisir d’abandonner, rendant tous ses efforts caduques. « Lorsque l’on a une passion en tête, c’est plus facile de composer avec les problèmes », précise M. Forrat, qui ajoute qu’il est important de travailler dur, de se respecter soi-même et de ne pas craindre de faire des erreurs.
Un autre entrepreneur, spécialisé entre autres dans le domaine de la construction et de la rénovation, a animé les ateliers destinés aux élèves. Avoir confié cette responsabilité à Stéphane Kanda ne relevait pas du hasard car, âgé de 19 ans, cet ancien élève de l’école secondaire Gabriel-Dumont est bien placé pour illustrer qu’il n’y a pas d’âge pour avoir du succès. « J’ai parlé de mon histoire. Mais mon message, c’était de les motiver et leur dire que tout est possible », explique-t-il.
Bref, s’il faut avoir certaines connaissances de base pour réussir en affaires, il faut bien reconnaître qu’il s’agit aussi d’une question de volonté et de personnalité. Ce séminaire aura donc permis à chacun de prendre conscience de ses limites personnelles mais aussi de ses capacités. Tant pour ceux qui se seront décidés à lancer leur entreprise que pour ceux qui choisiront une autre voie, l’évènement les aura aidés à faire un choix éclairé.
Photo : Marc Forrat et Stéphane Kanda