La galerie Michael Gibson présente les travaux du Torontois Charles Pachter, une personnalité de la scène artistique pop qui doit son succès à son approche particulière de l’art canadien. Audacieux et plein d’humour, il s’emploie à offrir au monde une approche différente de l’art local et articule ses productions autour de quatre images spécifiques : l’orignal, la reine, une grange et le drapeau canadien.

« Je peins depuis 50 ans, j’ai commencé quand j’en avais 20 », dit l’artiste né en 1942. Ayant fait les gros titres de la presse internationale lorsqu’il décida de montrer une œuvre représentant la reine d’Angleterre assise sur un orignal, il assume parfaitement cette utilisation de l’emblématique animal, que l’on retrouve partout dans l’exposition Icons de London. « On me demande souvent pourquoi l’orignal, ajoute-t-il. J’ai été choisi pour jouer un garçon de 4 ans dans le film Johnny at the fair, et c’est là que j’ai rencontré Joe Laflamme et que j’ai tâté le nez de son orignal. »

En ce qui concerne la place d’un peintre canadien dans le monde de l’art, il affirme que c’est un grand défi d’y être vivant. « Le Canada est marginal dans le monde de l’art et c’est pour cela que j’ai choisi de travailler les images d’ici », dit-il en expliquant qu’il dispose de ses propres icônes, à l’image du célèbre Andy Warhol. Il admet toutefois avoir réalisé plusieurs choses qui ne se vendent pas, même si plusieurs de ses tableaux se négocient à des prix élevés pour un artiste canadien.

Pour sa première exposition dans la ville de London, il affiche le respect réciproque entre le directeur de la galerie Michael Gibson et sa personne ainsi que sa considération pour l’espace d’exposition offert. Il en profite pour plaisanter sur la ville qui, selon lui, se croyait « le centre de l’art au Canada dans les années 1970 ». 

Pour tout ce qui concerne la scène actuelle, il constate la démocratisation d’une certaine forme d’art, grâce en partie aux évolutions technologiques qui permettent à tout le monde de créer des œuvres. « C’est de la médiocrité sincère », explique-t-il durement.

Les intéressés peuvent donc se rendre au 157, rue Carling à London jusqu’au 27 décembre pour explorer les productions de M. Pachter, où l’on peut retrouver de nombreux lacs et montagnes, accompagnés du célèbre élan d’Amérique. En dehors de celle-ci, d’autres expositions sont d’ores et déjà en place dans la région du Grand Toronto. Celles-ci mettent en avant ses tableaux sur le conflit de 1812 ainsi que la première guerre mondiale.

Une première étape pour se faire connaître à London qui devrait en ravir plus d’un. Le « Andy Warhol canadien » comme il se décrit lui-même semble attendre beaucoup des amateurs d’art de la région.

Photo : Le drapeau canadien et l’orignal sont des sujets récurrents de l’exposition