Certains sont généreux de leur temps, d’autres de leur argent. Mais qu’en est-il de ceux qui sont généreux de leur sang? Le 1er mai dernier, un groupe de francophones de London a fait l’expérience de cette forme de solidarité en se rendant à une clinique de don de sang pour venir en aide aux malades et aux accidentés ayant besoin d’une transfusion.

C’est à l’initiative de Mohammad Saleh, directeur adjoint de l’Académie de la Tamise, que s’est tenue cette activité de sensibilisation et de contribution à cette cause. Il avait invité ses collègues des écoles du Conseil scolaire Viamonde de London à se rendre en groupe à une clinique de la Société canadienne du sang. Sur place, M. Saleh leur donnait même des gilets à manches courtes arborant un dessin imaginé pour l’occasion : une goutte de sang posant en super-héro et dont la cape arbore le logo du Conseil.

Ce n’était pas la première fois que Mohammad Saleh donnait du sang mais organiser une collecte constituait pour lui une expérience inédite. Sa motivation, et celle de son épouse qui l’accompagnait, trouve sa source, comme chez beaucoup de donneurs, dans ce dont ils ont été témoins autour d’eux. « On a toujours été en santé, relate-t-il, mais j’ai eu des amis et de la famille qui ont eu des problèmes. Alors, c’est une façon de donner un peu de nous. »

Plusieurs donneurs recrutés par le directeur adjoint de l’Académie de la Tamise connaissaient déjà la procédure à suivre. « Je donne du sang depuis que j’ai 17 ans », confie Lucie Zrieba, de l’École élémentaire La Pommeraie, qui précise que cette collecte est pour elle une occasion de renouer avec cette bonne habitude. « C’est quelque chose qui est super important, affirme Johanne Mayer. On sait que ça prend plusieurs dons lorsqu’il y a un accident. Je pense que c’est une obligation morale. » À l’emploi de l’École secondaire Gabriel-Dumont, Mme Mayer compte une vingtaine de dons à son actif.

Le don de sang ne prend qu’une douzaine de minutes. Avant de s’étendre sur le fauteuil et de se faire apposer le tube dans lequel s’écoulera le précieux liquide, il faut répondre à quelques questions d’ordre médical et se soumettre à quelques tests. En tout, le donneur peut s’attendre à passer une trentaine de minutes à la clinique.

La Société canadienne du sang encourage les donneurs à former des équipes. Viamonde n’était d’ailleurs pas la seule institution à l’agenda de l’organisme pour le mois de mai : l’Ivey School of Business, la banque CIBC, Sifton Properties, le Trios College et bien d’autres auront leur « délégation » de généreux contributeurs. Ce type d’approche s’avère pratique pour recueillir le plus de sang possible car lorsqu’une campagne est menée dans un milieu de travail, l’incitatif à participer est plus grande que s’il n’en tiendrait qu’à l’initiative individuelle. Qui plus est, pour l’institution ou l’entreprise participante, organiser une collecte est une bonne occasion d’améliorer son image corporative tout en renforçant les liens d’amitié entre ses employés.

L’an prochain, Mohammad Saleh voudrait réunir à nouveau un groupe de francophones, mais ce serait cette fois pour en faire un événement qui déborderait le cadre du Conseil scolaire Viamonde et prendrait plutôt une dimension communautaire. Le défi, selon lui, sera essentiellement logistique, soit trouver une plage horaire qui sera pratique pour la majorité.  Cependant, nul ne peut douter qu’une cause aussi essentielle sera capable de fédérer les francophones de London.

 

PHOTO : Des employés du Conseil scolaire Viamonde se sont rassemblés à l’occasion d’une collecte de sang.